Les aventures de Plumebleue

La question du jour:
Pour qui et pour quoi êtes-vous prêts à vous rendre disponibles ?
 Non pas une disponibilité mesurée cadrée par les aiguilles de votre montre, dans l'urgence, mais de celle qu'on laisse couler en disposant de tout son temps. Le plaisir d'être là, à vivre ce qu'il y a à vivre .

Je ne me suis jamais posée la question en ces termes. Peut-être que c'est parce que je suis disponible par défaut. Mais je sais ne pas l'être devant quelque chose qui me rebute.
Le plaisir d'être là et vivre ce qu'il y a à vivre, cela peut être n'importe quand pour n'importe quoi. Il y a aussi des moments où le stress est là mais parfois cela est nécessaire. Mon challenge a toujours été d'équilibrer les deux ;)

Bah, moi aussi je suis disponible par défaut ;) même pour des choses qui me rebutent.  Mon agenda a plusieurs pages blanches qui se suivent, plusieurs fois par mois.
La disponibilité intérieure, par contre, c'est une autre paire de manche en ce qui me concerne. Tout à coup, il y a des évènements qui me prennent la tête et le cœur. Je n'ai plus place pour le reste pendant un certain temps.

A cela ma technique relève du cloisonnement et un agenda m'y aide. Cette organisation qui fait que je dois me concentrer sur quelque chose permet de ne pas trop me laisser envahir si j'ai de gros soucis. Le fait d'avoir travaillé quasi toute ma vie dite active m'a appris cela. Quand j'étais au travail, je ne pensais pas aux soucis familiaux et inversement. C'est sûr que cela ne fonctionnera pas forcément dans toutes les situations, comme un deuil par exemple mais ça aide dans la vie en général.

Le cloisonnement c'est bien !!! Ici et maintenant et pas à la maison quand tu n'y est pas... C'est une technique que j'applique depuis des lustres !
Mais quand c'est à la maison, et que c'est tout le temps, c'est une autre histoire !
 Par exemple parlons de demain lundi. J'ai un rendez-vous à Vallorbe à 10h et après j'ignore si je vais devoir rentrer chez moi ou aller à choix à Yverdon, à Cery ou à Prangin et le temps que cela me prendra... ou si rien de tout cela et retour à la maison...  C'est un grand toboggan plein d'inconnues. Le cloisonnement ne m'aide pas beaucoup tu avoueras ;)

Si. Cloisonner c'est aussi vivre dans ce que tu feras lundi en gérant l'inconnu dans ce contexte spécifique. Tu ne penses pas à ce que tu vas faire demain, à quand tu feras ta lessive, tes courses, tu ne penses pas à ton homme il va se débrouiller tout seul ;), tes enfants aussi, bref tu restes présente dans ce que tu fais en acceptant qu'il n'y a pas possibilité d'anticipation. Moins on s'attend à quelque chose et moins on est déçu... et ça libère l'esprit.

Cloisonner sera alors vécu comme ici et maintenant en "oubliant le reste". C'est très exactement ce que j'ai fait !!!:bisous

En ce moment, nous avons un centre pour les migrants venus de Calais. J'essaie de me rendre le plus disponible possible, pour faire du bénévolat auprès d'eux, et, si j'en rencontre dans la rue, pour essayer de discuter avec eux (étant bénévole au centre, je reconnais leur visage, maintenant, et eux aussi me reconnaissent), même si la discussion est difficile et basique (problèmes de langue! ). Et je sais que ce n'est pas du temps perdu, ça met un peu de soleil dans les cœurs, les leurs... et le mien!

Bravo pour ce bel engagement. :bisous
J'admire sans réserve quelque chose qu'il me pèserait de faire. Je suis très contente que tu te sentes utile, disponible pour les aider. Chez nous aussi des personnes avec ou sans famille à charge, s'engagent dans cette cause, profondément solidaires avec tous ces exilés.
 

En apprenant à les connaître, on découvre des valeurs! Comme Abdolgassim (ils ont des prénoms qu'on a parfois du mal à mémoriser!!! ) qui , comme j'allais au service du repas, m'a apporté un thé, pris sur sa ration.  Une autre fois, pour le remercier, j'ai apporté quelques petits gâteaux faits maison. il a commencé à en proposer aux autres migrants qui étaient dans la pièce avant de se servir lui-même.  Quand on pense qu'ils n'ont pas grand-chose....

Oui, c'est très souvent lié à leur sens de l'hospitalité.  Je ne sais plus qui disait que c'est dans l'épreuve que l'on voit la valeur d'un homme. Si il est totalement replié sur lui-même, il perd le peu d'humanité qu'il lui reste, ou s' il est capable dans l'épreuve, de faire preuve de compassion. J'ai lu beaucoup de récits magnifiques de gestes posés dans les camps de concentration ou des geôles de sinistre dictatures. Des gestes parfois infimes, mais qui permettent de garder foi en l'Humanité toute entière.

Oui. Au CAO (le centre où ils sont, il y a de grandes valeurs humaines.... pas tout le monde, mais la majorité quand même.

Bravo pour ce bel engagement

Sur ma ville, on est 20.000 (30.000 avec la banlieue) habitants, et il y a plus de 300 bénévoles réguliers pour les migrants, + les autres, qui ne sont là que ponctuellement. C'est une des raisons pour laquelle je l'aime tant, ma ville. Elle est humaine.