Oui, mais si je ne partage pas un peu de mon intimité, que chacun reste silencieux dans son coin... on ne va pas bien loin. Par ce que je partage, ose m'ouvrir, d'autres se reconnaissent et ose parfois à leur tour, s'ouvrir. Par ailleurs, au travers de cette expérience que je nomme partage, on reçoit bien plus qu'on espérait !
Souviens-toi de LF... par le partage de ce que nous vivions comme parents au prise avec l'éducation de nos enfants, combien se sont sentis validés, encouragés, ont redressé la tête ou silencieusement ont modifié leur point de vue.
Et puis il y a intimité et intimité. Je ne parle pas de mon vécu dans la prière, de ma sexualité, de mon transit intestinal ou de mes ruminations mentales.
L'exercice était de se pencher sur des situations où il nous est difficile de dire merci, d'avoir une posture de reconnaissance. Il est certain que je n'aurais pas choisi cet exemple il y a encore un an... Il faut du recul, une bonne capacité de bienveillance envers soi-même pour pratiquer cet exercice publiquement. Personne n'a envie de s'étaler sur un échec amoureux, une mauvaise évaluation d'une situation, des erreurs à répétition.;)
Quand à être une victime, je l'ai été pendant trois mois, en colère, désespérée de voir mon enfant perdre la raison, se dire que quoique nous tentions, il ne guérira pas, ne redeviendra jamais normal... c'est moins le fait de ne pas supporter d'être une victime, d'être dans l'impuissance, que d'être capable de m'adapter à une situation irrémédiable. Il s'agit de survie, de quitter un position douloureuse imposée, rapidement. Mais pour réagir, il faut aussi accepter d'avoir mal, d'être une victime pendant un temps donné. Et c'est encore mieux et plus facile si d'autres te reconnaissent ce statut. Tu peux alors le quitter et trouver une nouvelle énergie.
Cela illustre l'adage, ce n'est pas de tomber qui est grave, c'est de ne pas se relever...
Mais on a tout à fait le droit de rester parterre en se disant qu'on a bien mal et qu'on est à plaindre pendant un moment . ;)
Gardez la malicieuse jeunesse qui court les yeux émerveillés au-devant du monde et qui de tout, de la fleur comme du jardin, d’une miette comme de tout le festin, de peu, de rien, comme de beaucoup, tire la même joie. »