J'aimerai donner ici mon témoignage sur la pleine conscience.
Comme vous le savez j'ai vécu récemment un évènement tragique et stressant. Pendant environ 40 minutes je n'avais pas de nouvelle de notre fils très gravement accidenté. Je pouvais tout imaginer mort, en chaise roulante, tétraplégique, fortement commotionné, avec une grave hémorragie interne que sais-je. Il a été héliporté, ce qui donne la mesure de la gravité de son état.
Il me fallait avertir sa compagne, renseigner l'infirmier d'accueil, donner des informations fiables (allergies médicaments, autre intervention et accidents précédents) des n° de tel, des adresse etc... et quand on est stressé ou sous le choc, c'est presque mission impossible.
Une méditation de pleine conscience en attente dans une salle où j'étais seule, m'a permis de ne pas craquer sur le plan émotionnel et de pouvoir donner toutes les indications demandées y compris plusieurs n° de téléphone. Cela m'a permis d'accueillir le stress et les émotions négatives de Filles Aînée et de la maman de ma presque BF. Par la suite le stress n'est pas monté plus haut. Même notre fils complétement défait en salle de soins continu ne m'a pas bouleversée. Je ne dis pas que je suis parfaitement parvenue à tout contrôler, je n'en avais pas envie, mais je voulais ne pas être dans le drame plus qu'il ne fallait afin de rassurer le principal intéressé.
En quoi consiste une méditation de pleine conscience.
Dans un premier temps environ deux minutes, je concentre mon attention sur le sol sous mes pieds mes mollets qui touchent la chaise, mes fesse sur l'assise, l'air qui me frôle, l'intensité de la lumière, les odeurs, les bruits et je remonte ainsi tout mon corps, je décris mentalement l'endroit où je me trouve à un extraterrestre puis je fais 3 respirations profondes en me concentrant mentalement sur le passage de l'air dans ma gorge. Je bloque ma respiration en comptant lentement jusqu'à 5 puis trois respirations profondes et je reprends ce cycle trois fois. Dans une étape finale j'imagine une image dynamique un feu par exemple, mais ce peut-être des vagues au bord du lac, ou le sentier des douaniers en Bretagne, des falaises en Irlande avec le vent et je me laisse hypnotiser par la couleur et la forme des flammes. Je ressors de cette méditation qui m'a complètement déconnecté de mon stress par une respiration profonde et lente. Autour de moi les évènements n'ont pas changé, le drame est toujours là, mais moi je ne suis presque plus affectée, quoiqu'il advienne je vais pouvoir laisser mes émotions fleurir, elles seront à leur juste mesure. Pardessus tout, j'ai bloqué les idées noires qui ne pouvaient qu'augmenter mon stress de maman.
Dit ainsi cela semble banal et totalement irréaliste. Pourtant dans ces exercices de pleine conscience ici et maintenant, mon cerveau ne produit que peu d'hormones de stress. Je vous avoue quand même que j'avais les larmes aux yeux, mais je ne suis pas partie dans de gros sanglots d'effondrement, des tremblement incoercibles. J'a même plaisanté avec lui:
- tu nous a fait une peur bleue
il me répond
- tu veux vraiment que l'on parle de celui qui a eu le plus peur, avec un clin d'œil !
Ma fille qui ne pratique pas la pleine conscience a mis plusieurs jours à s'en remettre malgré les bonnes nouvelles qui arrivaient les unes après les autres. Sur son dernier sms, aujourd'hui, on sent encore que le choc laisse des traces.
Il faut dire que je fais cet exercices et quelques autres depuis trois ans maintenant tous les jours, ce qui en cas de besoin s'est avéré très utile pour mon bien-être. On a tous fait l'expérience d'un gros stress que ce soit des examens, le permis de conduire ou un accident, même une bête chute. La pleine conscience a pour but de vivre le moment présent sans la charge de stress qui l'accompagne: il n'y a pas de mammouth à trois mètres en train de me charger !
Gardez la malicieuse jeunesse qui court les yeux émerveillés au-devant du monde et qui de tout, de la fleur comme du jardin, d’une miette comme de tout le festin, de peu, de rien, comme de beaucoup, tire la même joie. »