Les aventures de Plumebleue

Nous avons été convoqué pour un entretien sur les objectifs de santé et bien être de notre petite BM  et en sa présence...
la liste est longue des sujets que nous voudrions voir abordés:
- Santé
- prise de poids et alimentation
- médicaments
- physio
- art thérapie, animation, sorties
- petites culottes
- objectif anniversaire
Il ne s'agit pas de poser son proche dans un EMS et d'aller le visiter régulièrement, il y a une attention à ce qu'il/elle vit. Et pour ma part, je trouve sympa qu'on nous demande, sollicite notre avis et nos suggestions.

Je vois que l'accompagnement en EMS évolue puisqu'on en vient à parler en termes d'objectifs. C'est rassurant aussi de voir que les proches commencent à faire partie du réseau d'accompagnement.
Dans  mon boulôt, ça fait longtemps qu'on travaille de cette façon.

 Dans le cadre des EMS, cela dépend de la direction des soins. Tous ne fonctionnent pas ainsi et oui cela commence doucement à se généraliser. Cela va faire trois ans que BM est installée et c'est seulement à présent qu'on en parle...
La différence avec ton travail c'est que les proches ne sont pas les géniteurs mais les enfants... ils ne font pas pression pour une meilleure prise en charge, déjà bien soulagé qu'on s'occupe de leur père et mère. Au risque de s'entendre dire comme je l'ai entendu dans mon travail, si vous n'êtes pas content des soins donnés ou de la prise en charge,  nous ne sommes pas obligé de maintenir le contrat qui nous lie...
 les parents sont généralement plus soucieux du bien-être de leur enfants... demandent, questionnent, s'étonnent ....  
As-tu vu le dernier temps présent sur le coût en EMS et la délocalisation  en Thaïlande à moindre coûts ?
J'espère que mes enfants ne me déracineront pas en m'envoyant à l'autre bout du monde afin de ne pas être ruiné ;)

Petite BM va bien, elle a repris le contrôle de sa vie, choisi comment elle occupe ses journées, a pris du poids (+11kg depuis son entrée en EMS)
- l'équipe a pris conscience que c'est un peu beaucoup... et va mettre une stratégie en place. Elle va remplacer le sucre par du faux sucre, et mettre le poisson à l'honneur, lui donner une soupe non enrichie et plutôt des petits yaourts allégés que des pâtisseries à 15h... cela va déjà bien diminuer l'apport en calorie, à suivre.
- Sa médication est stable, elle la supporte bien.
- un projet de carte d'anniversaire va se concrétiser tout bientôt.
On maintient la physio, avec comme objectif marcher dehors... dans la perspective de pouvoir retourner boire un thé au restaurant à 200m.
- Une enquête va faire la lumière sur la disparition des petites culottes de la maisonnée qui ont tendance à disparaître ... (sur une cinquantaine achetées, il en reste une toute petites dizaine)
- une sortie foot sera agendée au printemps et petite BM y est en tête de liste
- Bm encourage un vieux Monsieur à faire des mandalas et explique les règles des jeux de sociétés aux autres résidents. Elle va participer à de petits matchs de cartes... ;)

Je suis réellement très heureuse de savoir qu'elle trouve du goût à la vie, qu'elle s'épanouit et qu'elle ne parle plus du tout de son envie de mourir qui reste pourtant là, un peu cachée dans son c?ur...

Moi aussi je suis contente pour elle. Ce qu'elle vit ne m'étonne pas tellement car je sais que le passage à un lieu de vie communautaire agit de manière très positive sur certaines personnes. Je le vois dans le cadre de mon travail.
Vu de l'extérieur on croit toujours que c'est le nec plus ultra de garder à tous prix une (pseudo) indépendance à domicile, une soit-disant liberté et on freine des 4 fers devant un placement en institution. Or un placement est souvent significatif de meilleure socialisation et d'ouverture à des stimulations qui maintiennent l'état cognitif de la personne.
Une personne qui vit seule à domicile, même si elle a sa famille qui s'occupe bien d'elle, ne jouit pas des mêmes opportunités.
Si on pense que c'est mieux de vivre à domicile, c'est aussi un conditionnement sociétal et politique parce que cela arrange bien la société que les personnes restent le plus longtemps possible à domicile, cela coûte moins cher. Ou disons que le coût est porté par d'autres, notamment les proches aidants ;)
J'ai aussi vu le Temps Présent. Je n'ai rien contre le fait d'aller ailleurs se faire soigner mais je trouve cela un peu artificiel et déracinant pour la personne. Si elle a son discernement et qu'elle est d'accord, pourquoi pas? Sinon, je me dis que ce n'est peut-être pas inutile de remplir les "directives anticipées".
Sur le plan matériel, je trouve aussi que c'est de la responsabilité des gens de prévoir quelque chose pour leurs vieux jours sans que cela incombe à leurs descendants ou à la société, au moins dans une certaine mesure. Quant aux descendants, ils doivent aussi comprendre que l'argent qu'on gagne durant notre vie, il nous appartient avant d'être à eux et qu'on a le droit de s?autoriser à le dépenser comme on veut. S'ils héritent quelque chose tant mieux mais tabler là-dessus, cela me dépasse! Ils oublient aussi parfois qu'on en a dépensé des sommes pour les éduquer, bon sang de bon sang!!

 Ce n'est pas comme si nos enfants allaient hérité d'un bien immobilier ou de fonds d'épargne...:))
 tu ne peux pas généraliser ta situation de deux salaires confortables... Tant mieux si tu peux gonfler un troisième pilier... tous ne le peuvent pas !
De toute manière nous payons via nos impôts pour la génération actuelle en EMS, tout comme l'AVS, et je trouve normal que nos enfants paient pour nous via leur impôts. On ne va payer deux fois en mettant encore un troisième pillier de notre poche.Tout comme je trouve normal que ceux qui ont eu assez d'argent pour épargner ou construire, utilisent d'abord cet argent et le placement immobilier avant de pouvoir avoir accès à la manne de l'état qui provisionne pour les personnes à faibles revenus. Car bien souvent ces fonds on été ponctionné sur le deuxième pillier,qui doit servir pour la retraite. Et je ne parle pas de ceux qui n'ont pas d'enfants et qui peuvent largement économiser...
On ne peut pas tous avoir de hauts salaires, qui permettent d'épargner. C'est déjà bien quand il n'y a pas de dettes ! Si en plus, il faut vivre pauvrement toute sa vie pour avoir un fond de retraite, on ne ferait plus d'enfants... ce qui constituerait un cercle vicieux au niveau de l'état qui ne pourrait plus prélever d'impôts sur des revenus qui n'existent pas à la génération suivante...