Les aventures de Plumebleue

Les aventures de Plumebleue

Archives - Enfants placés- Fond de compensation et de solidarité. Suite

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J'ai reçu mon dossier des archives cantonales. 

Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il est très déstabilisant à l'automne de sa vie, de lire la manière dont on a été prise en charge dans son enfance, son adolescence par la société. C'est vraiment douloureux sur le plan émotionnel.
 Ce dossier  vient attester de manière administrative mes souvenirs. Il éclaire de manière parfois très crue, ma situation de pupille de l'Etat.
 Il contient des perles qui viennent renforcer ce que le regard historique a dévoilé au public.

Un exemple tout concret: les formations au rabais.

Alors que j'ai été évaluée à l'âge de 9 ans 11 ans et 12 ans comme ayant un QI supérieure à la moyenne (je ne l'ai jamais su jusqu'à hier), test confirmé par d'autres batteries de tests psychologiques, il ne m'a pas été possible de suivre une formation "haut de gamme" d'infirmière en hygiène maternelle et pédiatrique, pas plus que d'infirmière en soins généraux quand bien même j'ai passé et réussi avec succès les examens d'entrée dans ces filières.  L'Etat a financé via une bourse de la confédération, qu' une simple école d'Infirmière-assistante (aide-soignante en France) moins coûteuse pour lui.  Comment la jeune fille que j'étais ( à haut potentiel) à pu commencer un gymnase et n'a pas pu le terminer ? 
l’inconscient collectif
dans l’inconscient collectif de l'époque, ces gamins représentaient l’incarnation du vice. Ils étaient issus de parents vagabonds, de filles-mères, de prostituées, de parents divorcés etc., appartenant souvent aux couches les plus pauvres de la société. "On considérait ces enfants comme porteurs des mêmes tares que leurs parents, un peu comme s’ils avaient « ça dans le sang »", explique Géraldine Genetti. 

J'ai ainsi pu lire noir sur blanc, qu'il ne fallait en aucun cas m'élever dans de la "ouate" ni me mettre dans un cadre trop luxueux que cela ne me rendrait pas service vu que ma vie se déroulerait dans un milieu simple, sans perspective professionnelle capable de me faire grimper dans les couches sociales.

Ailleurs dans le dossier...
Une discipline stricte et des conditions de vie spartiates ,
quel euphémisme , me forgerait sans aucun doute le caractère.  
 Ben voyons !

Je peux m'estimer heureuse de ne pas avoir été violée, ni torturée, on ne me traite pas de menteuse. 

Ce dossier administratif est fait de correspondances administratives entre les divers intervenants au sein de ma famille: Justice, police, institution psychiatriques, protection de l'enfance, et les divers responsables de homes et familles d'accueil.  Au total pas loin d'une dizaine de placements dont 5 avant l' âge de 4 ans ! Je l'ignorais.
Psychiquement parlant, je suis admirative qu'une si petite fille (0-5 ans) n'aie pas développé des troubles profonds de sa personnalité ! Et si les principaux responsables sont bien mes parents, la protection de l'enfance s'est arrogé le droit de disposer de ma fratrie comme bon lui semblait par la suite, malgré un combat administratif acharné de mes parents pour récupérer leurs enfants. 
Comme bien d'autres enfants de cette époque pas si lointaine, on parle des années 70 et 80 en ce qui me concerne, mes parents y sont décrit par écrit (!!!) comme, je cite:

- n'ayant pas le niveau scolaire, débiles, immature, infantile, fainéants, immoraux, pauvres, paresseux nonchalant, malade mentaux psychopathe, associaux, alcooliques. Quand on voit la persévérance,  leur capacité à comprendre l'engrenage administratif qui les broyait, les lettres qu'ils ont écrites, c'est pour le moins surprenant. Je ne dit pas que mon père était sain d'esprit j'ai toujours su et j'ai fait l'expérience physique de sa maladie mentale, mais il ne l'était pas tout le temps.

Autre chose toute aussi frappante ce sont les conditions imposées par la justice et le SPJ pour reprendre les enfants ou simplement ( en 1968) pour avoir un droit de visite plus régulier...  
 Non seulement mes parents devaient s'acquitter de l'ensemble de leur dettes, mais encore prouver, par des visites de contrôle régulières sur leur lieu de travail, de la gendarmerie (!!!) qu'il étaient constants dans leur travail.
Imaginez un peu. Toutes les trois semaines un gendarme en uniforme arrive sur le lieu de travail, exiges fiche de paye, de timbrage, et a un entretiens d'une heure avec le supérieur hiérarchique  de mon père ou mère... Vous voyez le tableau  ? Il s'en suivait un licenciement immédiat ! D'où l'impossibilité de rembourser des dettes et de garder un travail stable.

Parlons exploitation:
Mon père en 1965 gagnait 4francs de l'heure et travaillait 9h30 par jour 6 jours sur 7 , ma mère faisait des ménage pour 2 francs l'heure dans un hôtel à temps partiel pour s'occuper des enfants, nous étions gardé par ma grand-maman et on retenait 4 francs par jours pour son repas de midi.  L'ensemble des dettes s'élevait à cette époque à environ 2'000 francs suisses. Essentiellement des loyer impayés, l'eau l'électricité, le chauffage.  C'est ainsi que pendant le peu de temps que j'ai vécu avec eux nous vivions sans électricité ni chauffage. 
 Ils devaient aussi s'acquitter des obligations d'entretien de trois enfants, qui leur était facturé par l'Etat à raison de 200 francspar mois  pour chacun des trois enfants en 1965 puis de 870.- par mois et par enfant depuis 1972. Ils ont été condamnés sans état d'âme pour violation de leur devoir d'entretien. J'imagine le cauchemar que ce devait être pour eux. 

Bref, on leur maintenait la tête sous l'eau ! 

Ce dossier administratif n'est que la pointe de l'Iceberg. Je vais bientôt avoir accès à plus douloureux encore, mon dossier du SPJ. Qui, averti de ma demande d'ouverture, fait barrage. Que vais-je y lire ? Y aura t'il des dossiers médicaux ou tout au moins des rapports médico-psychologiques ?  Ensuite, il y aura les rapports de justices partiellement inscrits à mon dossier (mes parents étant morts, j'ai droit à l'ouverture de leur dossier de justice).

Sacré devoir de mémoire !
Gardez la malicieuse jeunesse qui court les yeux émerveillés au-devant du monde et qui de tout, de la fleur comme du jardin, d’une miette comme de tout le festin, de peu, de rien, comme de beaucoup, tire la même joie. »

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C'est impressionnant de lire ça. A l'époque, cela était caché. Depuis c'est sorti au jour, j'ai aussi vu l'émission Temps Présent. Mais de réaliser que cela concerne une personne qu'on connaît, donne un relief différent 
Pour avoir toujours milité dans mon travail pour une approche et un soin à toute la famille en cas de problème ou de situation délicate dans une famille et avoir pu voir l'évolution des 30 dernières années, je me dis que ce devoir de mémoire est d'autant plus important. Il ne faudrait pas qu'on retombe dans ce genre d'arbitraire sous prétexte d'économies ou de rationalisation. Et quand on suit un peu l'actualité, ma crainte n'est pas si infondée que ça...
Dans chaque vieux il y a un jeune qui se demande ce qui s'est passé (Groucho Marx)

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Quand tu lis les correspondances, il y a des rapports comme quoi mes parents se donnaient du mal et bien encadrés, conseillé, il n'était pas nécessaire de leur retirer la garde des enfants. On a l'impression que Justice et SPJ voulaient "punir" mes parents d'avoir conçu des enfant et de ne pouvoir s'en occuper. Il y a de vraies mesures de coercition contre eux. Actuellement les parents qui instrumentalisent leur enfant en cas de divorce conflictuel, sont déférer devant la justice sur plainte des services sociaux ou du corps enseignant. Alors que dans ce temps là, la protection de l'enfance ne s'est pas gênée du tout pour nous instrumentaliser et faire pression sur mes parents afin qu'il fournissent un effort financier. Vous ne payez pas, vous ne les verrez pas ! 
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Ce chantage est honteux et non productif. Depuis on a compris que même si les parents ne sont pas nickel-nickel, le contact parents-enfants ne doit plus être totalement coupé. Le couper n'aide pas l'enfant à se construire. Par contre l'enfant sera accompagné dans ce contact afin qu'il ne soit pas instrumentalisé ou maltraité par ses parents. Ceci pour ce qui est habituel car il existe des circonstances ou il est nécessaire de protéger les enfants, comme dans cette histoire de la famille américaine avec les treize enfants qui défraie la chronique ces jours.
Dans chaque vieux il y a un jeune qui se demande ce qui s'est passé (Groucho Marx)

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Autre exemple. Ma mère est reconnue comme valable car elle s'adapte et cède aux injonctions du SPJ.
Mon père est décrit comme quérulent parce qu'il remue terre et ciel pour nous reprendre et ne cède rien à la justice. C'est surtout lui, atteint dans sa santé mentale, qui a le plus souffert de la situation. Le spj lui a promis par écrit de nous placer dans un foyer (Nid) entre Lausanne et Montreux, et sans raisons apparentes (rien dans les correspondance entre le SPJ et la justice de Paix) ils nous ont placé à Combremont le Petit inatteignable  par les transports publiques d'alors ou alors tu y passais une demi journée sans parler des frais  de transports.
Cette décision l'a achevé.
Il a pratiquement cessé de nous voir enchaînant hospitalisation sur enfermements, quand Cery ne pouvait, faute de place le prendre, il était enfermé en prison temporairement (de 1 à 3 mois) et sans jugement. 
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Je remarque que je fais tout un travail mental: des recoupements entre mes souvenirs et les situations décrites, des recoupements entre ce que m'ont dit les protagonistes, la vérité est ailleurs que dans ces documents administratifs où le SPJ s'attribue un rôle angélique. 

On y découvre que la justice est ultra dépendante de la personnalité des divers Juges de Paix. Un tel sera cadrant et sans état d'âme, un autre sera bienveillant avec des injonctions réalistes et des aménagements. Il en va de même des dames patronnesses, des gendarmes ou des pasteurs qui surveillaient la famille, l'une sera compréhensive, arrivée à 9h le matin, la maison n'est pas encore rangée mais ce n'est pas bien grave, avec deux petite fille dont la plus jeune est encore dans les langes et un bébé non sevré (bien qu'elle le mentionne ) et d'autres seront intransigeantes avec maman. L'une soulignera que maman suit les conseils éducatifs qu'on lui donne, alors qu'une autre se fera le chantre d'un appartement dans un état de saleté repoussante. A l'époque mes parents habitaient un appartement chauffé avec un poêle à charbon, appartement vétuste et sans confort.   Elle a dû prendre la vétusté pour de la saleté, dit ma grand-maman lors d'une audition...  Ces jugements d'un autre temps qui laissent la part belle à la subjectivité des uns et des autres, subjectivités qui s'additionnent, donnent dans les cas  extrêmes, des décisions irrévocables qui mettent en souffrance toute une famille et surtout des petits enfants dont les autorités se fichent complétement de leur ressenti et des troubles qu'ils pourraient développés par la suite.  

Je regarde ce passé au travers de divers prismes, celui de la loi, de la pensée ambiante, de mes souvenirs, de mon expérience de vie et vu d'aujourd'hui, c'est juste impensable. Par moment les filtres se superposent et je suis un peu confuse dans mon ressenti.
Mais comme tu le dis ailleurs, aurait-il été possible que ce soit autrement  à l'époque ?  
Mon histoire est singulière d'une part, car c'est la mienne, mais elle est aussi d'une grande banalité pour l'époque. 
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Je trouve qu'écrire ces histoires singulières est un devoir de mémoire comparable au travail fait au sujet des exactions nazies après la seconde guerre mondiale. Libérer cette parole a été difficile et traumatisante mais on espère toujours que cela peut permettre à ce que cela ne se répète plus jamais.
Dans le dernier "Générations" que je vient de recevoir, il y a un article sur ce que tu as vécu. Trois témoignages dont deux font état comme toi de cette vision déficitaire de la famille et qu'au lieu d'apporter de l'aide on l'enfonce encore plus, on lui retire les enfants et on les humilie. On ne tient absolument pas compte du bien des enfants et de leur avenir.
L'un de ces témoignages est celui de celui qui a créé l'association "Agir pour la dignité" que tu connais certainement.
A part, ces témoignages, l'article est très général et a sûrement été écrit pour essayer de convaincre les personnes à faire la démarche que tu as faites. A ce jour, 4734 demandes ont été déposées alors qu'une estimation des personnes concernées encore vivantes tourne entre 12 et 15000 personnes.
C'est sûr qu'à te lire on comprend mieux ce que cette démarche implique. S'il y a besoin d'offrir un accompagnement, encore faut-il qu'il soit accepté. Une personne blessée par un système ne fait pas forcément confiance à un autre système. A l'époque aussi, il s'agissait d'aider!
Il est intéressant de savoir aussi que le délai fixé au 31 mars ne signifie pas qu'il sera impossible de faire des demandes. Il est juste formel afin de pouvoir commencer à verser le dédommagement.
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Espérer que cela ne se produise plus jamais, est une utopie. Les enfants issus de  la migration ont leur droits tout aussi bafoués que furent les miens, et c'est encore pire pour les ado sans famille qui arrivent chez nous.
Non, la leçon n'a pas été comprise. 
Le SPJ a toujours de graves disfonctionnements, encore récemment: 
 un article datant de 2016 ! 

Et pour ce qui est de notre expérience avec N°2, l'humiliation fut cuisante pour ne pas dire marquée au fer rouge en ce qui me concerne.  Afin de placer N°2 dans un foyer temporairement en attendant une place au centre thérapeutique de jour pour adolescent (psychiatrie de l'ado SUPEA)se libère, nous devions obtenir une garantie de prise en charge par le SPJ des frais de placement.
Sachant pertinemment ce qui nous attendait, nous avions fait la démarche par écrit en joignant tous les documents que nous pensions utile à la prise de cette décision. 
Hélas, bien que le dossier fut parfaitement complet (on ne nous a rien demandé de plus, vu que nous avions fournis absolument tous les doc y comprit les rapport médicaux sous plis scellés ainsi que nos taxation des 5 dernières années mes attestations de salaires etc..) nous avons été convoqués. Un chef de service, une assistante sociale, deux stagiaires le médecin psychiatre qui suivait N°2 . 
On me demande pourquoi je suis si stressée, et je dis que moi aussi j'ai du être prise en charge par le spj dans ma jeunesse et que je n'en garde pas de bons souvenirs...:, pour le coup, c'est très difficile pour moi de venir quémander cette garantie.
 Le chef de service:
- oh vous savez Madame, c'est tellement naturel  de prendre en charge les enfants de ceux qui ont été placés et parfois même, nous avons les petits enfants, comment pourrait-il en être autrement, vu d'où vous venez ! Pour lui, notre famille était d'office pas à la hauteur, la preuve, on venait demander une garantie pour le placement. Sir Plume a essayé en vain d'expliquer les troubles de N°2. Le psychiatre a donné quelques compléments dans ce sens et on nous a informé que nous recevions une lettre pour confirmer cette garantie lettre qui devait être donnée au foyer. 

Je veux bien croire que sur les 200 assistants sociaux il y a des bons et des moins bons, mais là, excuse moi, c'est le chef de service qui m'a humiliée. Une des stagiaires a bien essayé de rattraper la sauce, mais elle a été réduite au silence par ce chef de groupe. 
- Vous ne savez pas de quoi vous parlez, ces familles sont dysfonctionantes sur des générations !
Il ne me connaissait pas et avait déjà un apriori sur notre famille !!! C'était en 2002  !
 Le médecin psychiatre est resté silencieux, j'étais totalement sonnée et aphone !
Rien que de l'écrire me met encore, 20 ans après, hors de moi ! 
La maltraitance institutionnelle ne s'arrête malheureusement pas.  Je sais, je suis trop sensible !
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Il y a 20 ans, les chefs de service étaient encore souvent moins bien formés que les intervenants. Je comprends bien ta blessure. Ce genre de remarque est non seulement irrespectueuse mais surtout inutile et propice à réactiver un trauma. A la rigueur, il a le droit de le penser mais pas de l'exprimer. Je vois une maltraitance aussi dans le fait qu'aucun des intervenants n'aie pu "être de votre côté". Que tu aies senti le malaise entre eux montre bien que cela dysfonctionne. Rends le problème à ceux qui l'ont et ne le prends pas sur tes épaules 
Dans chaque vieux il y a un jeune qui se demande ce qui s'est passé (Groucho Marx)

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J'ai décidé d'acheter ce livre.
Sa table des matières bien que faisant référence à la nouvelle loi française de 2007 sur la protection de l'enfance, contient des chapitres comme l'aliénation parentale (très présente dans mon dossier ). Un livre de référence actuelles. 
 Bien qu'il s'agisse de la France je pense que les dérive du SPJ sont du même ordre car la mémoire collective, la manière de penser est culturelle et appartient au langage. La France n'est pas si éloignée de la suisse en ce domaine. 

Ce livre fait partie d'un triptyque. Les autres livres sont plus pointus en référence de la  loi française et de son application. . Celui-ci est plus généraliste. 

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Cela a l'air assez pointu. Je pense toutefois que le contexte suisse est un peu différent de celui de la France.
Dans chaque vieux il y a un jeune qui se demande ce qui s'est passé (Groucho Marx)

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Ce livre est généraliste, les mécanismes étudiés sont universels. Aliénation parentale, les mots piégeant et piégés, le recours aux "faux souvenirs", le risque de la révélation... il y a tout cela dans mon dossier administratif ! Donc même si les règlements d'applications et les lois sont effectivement différentes, les risques de dénis et perversions sont les mêmes. Ce livre vient de sortir. S'il existait quelque chose d'analogue en Suisse, je serai preneuse.
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Dans la tribune de Genève aujourd'hui. 
Une interview  d'une assistante sociale de 80 ans qui témoigne de son travail dans les années 60-80:
- chaque assistante sociale avait en moyenne 200 dossiers à gérer. 
- l'assistante sociale ne pouvait sortir de son bureau qu'un jour par semaine pour suivre ses pupilles de l'Etat.
- avant 1960 elles devaient se déplacer en train et en transport publiques à travers le canton de Vaud-Genève et même dans toute la Suisse Romande. L'office des curatelles du canton de GE a reçu un véhicule en 1960 pour l'ensemble de son service, c'est à dire plus de 2000 pupilles. 
- elle étaient si mal payée, qu'il n'était tout simplement pas possible de nourrir leur famille avec un salaire jugé à cet époque accessoire (déjà qu'on leur donnait du travail... ), elle a choisi de se recycler dans l'enseignement qui payait mieux les institutrices. C'est dire !
 Bref, les moyens en temps, argent et personnel manquaient cruellement. Pas le temps non plus d'avoir un contact suivi qui aurait permis une confidence. Chaque pupille était vu 15 minutes par années ( quand c'était possible). 
 vu d'ici cela correspond tout à fait aux directives données par les politiques, on n'investi pas sur cette population d'enfants. et donc les moyens pour s'en occuper n'étaient pas là non plus. 

Quand on lui demande si c'est pareil aujourd'hui, elle répond qu'il faut voir combien de dossiers sont attribués et quels sont les moyens d'intervention (déplacement, convocation) pour chaque assistant social.  Si les moyens sont les mêmes, les conséquences aussi. La charge administrative allant en se complexifiant au fil du temps. 
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Les choses se sont certainement améliorées aujourd'hui mais la charge en dossiers reste élevée. 
La différence que je vois réside plutôt par le fait qu'aujourd'hui il y a souvent plus d'acteurs impliqués dans les situations. Tout ne repose pas uniquement sur les épaules de l'assistante sociale.
Le revers de la médaille est parfois beaucoup de temps perdu dans les réseaux...
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C'est pas faux !
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Hier, Fille Aînée a demandé à lire le fameux dossier. Je me demande comment elle réagira. car après tout cela jette une lumière crue sur celle que je suis aujourd'hui et de l'influence de ce passé sur notre relation mère-fille. 
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Intéressant en effet. Mais cela jette une lumière sur celle que tu étais aux yeux des autres avant. Pas celle que tu es aujourd'hui. Peut-être qu'elle arrivera mieux à se faire une idée du chemin parcouru.
Dans chaque vieux il y a un jeune qui se demande ce qui s'est passé (Groucho Marx)

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Voilà, je vais enfin recevoir après des mois, une injonction de la justice et une mise en demeure de la même justice,  après encore quelques courriels entre autre de la LAVI, je vais enfin recevoir mon dossier du SPJ pile pendant les vacances.  Encore quelques émotions en perspectives... 
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Contente de savoir que ce dossier a enfin été débloqué!
Au cas où, tu sais que tu peux compter sur moi.
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Moi aussi. Si je ne remplis pas les conditions d'octrois, j'aurais au moins eu le bénéfice de consulter ce dossier dans son entier. 
 Aujourd'hui, après le mail d'information , je me suis dite qu'en fait, si j'étais si réticente à l'idée de cette démarche c'était pour la raison suivante.:
Au fond, je sais bien que nul n'est parfait, surtout pas les institutions. Oui c'était injuste, mais qui a dit que la vie était juste ? D'autres enfants ont vécus dans leur famille des choses difficiles, des coups, de la négligence affective ou de maternage, des pressions psychologiques et personne n'en parle. 
D'autre part, avec ce qui sort ces temps dans les journaux, on constate bien l'échec des prises en charge. C'est loin d'être idillique. Il y a des fois où cela fonctionne assez bien et les autres fois où il y a crise ou dysfonctionnements. C'est bien tout l'Etats et ses institutions, judiciaire, de contrôle, l'école, le service des tutelles, l'AEMO, les services médicaux (!!!) et j'en oublie, qui a foiré ! 
Aucune leçon n'a été tirée. Entre principe de précaution qui détruit la famille et dilutions des interventions et des responsabilités, il doit y avoir un chemin possible. 
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C'est comme avec l'histoire, on ne tire jamais leçon du passé malheureusement. On rajoute des procédures, des règles, etc.... qui vont engendrer d'autres bugs.
Mais tu as raison on devrait trouver le chemin entre ces deux extrêmes. 
C'est normal aussi que tu continues de ressentir de l'ambivalence face à cette démarche. Mais je reste persuadée que tu as fais le bon choix.
Par rapport au disfonctionnement des services sociaux dans l'exemple actuel ce qui me paraît criand, c'est le manque de vision globale dans cette affaire. Et surtout le manque de coordination.  J 'y suis particulièrement sensible tu imagines! À notre époque on ne jure que par les interventions en réseaux mais en oubliant complètement qu'il faut quelqu'un pour le coordonner.
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C'est bien pour cela que je suis très à cheval pour n°2. Il est ma chair de ma chair... 
Sir Plume et moi sommes les seuls a avoir cette vison d'ensemble: un généraliste, un case-manage, un médecin assistant, une psychologue, un chef de service et une assistante sociale...  sans oublier la pharmacie. Heureusement pour nous, nous gérons l'administratif, le financier et le médical. Imagine le médecin assistant change tous les 6 mois et ne voit en général qu'une seule fois N°2. Le case manager le voit une fois par mois, etc... au final c'est moi qui demande les examens réguliers (personne ne prends cela en charge... ) discute avec la pharmacie, encore moi qui tire les sonnettes d'alarme et reviens maintes fois à la charge jusqu'à ce que j'obtienne gain de cause.  Nous sommes aussi la mémoire du dossier de n°2, nous tenions à jour un journal de suivi. Il m'arrive encore, 5 ans plus tard, de noter les phases importantes, changement de dosage de médicaments, les effet secondaires, le ressenti de N°2.
Pourquoi n'y a t'il eu personne qui aie cette vison d'ensemble pour ces enfants ?  C'est probablement que personne n'a pris à cœur (et donc s'est senti concerné dans son affectif) le suivi. La bonne distance, il ne faut pas s'impliquer émotionnellement, ce n'est pas votre problème, la justice a décidé que... voilà où, in fine, cela mène. Pour moi c'est très clair, ces enfants sont tombé dans l'espace qui sépare le côté humain et affectif, de la bonne pratique qui ne veut pas d'émotionnel dans les rapports professionnels.  Ce ne sont pas des fautes professionnelles (quoiqu'il y en a sûrement eu), c'est structurel, c'est dans l'adn des institutions, tu comprends ce que je veux dire ?
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Oui je comprends. Mais je sais aussi qu'on peut remplir ce rôle de coordinateur même sans être engagé affectivement. Je l'ai fait dans mon travail et je le fais comme cicatrice. Je suis consciente aussi que à l'époque j'ai créé le poste. J'espère que les institutions des autres domaines que celui où je travaillais se mettrons aussi à créer des postes de coordination. Après quoi, il y a aussi coordination et coordination. Il ne suffit pas d'avoir le titre ;)
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Pas cicatrice mais lire curatrice 
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Cicatrice et curatrice même combat, dans les deux cas il s'agit de protéger et prendre soins

Je ne doute pas que tu sois la coordinatrice de ta PC. C'est surtout dans les institutions et les structures judiciaires que cela manque. 
 A mes yeux, il aurait suffit qu'une seule personne se sente concernée émotionnellement, soit motivée et engagée dans son travail... pour faire plus qu'alerter. Le problème est qu'en Suisse, tu es puni si tu donnes l'alerte.  Violation du secret de fonction, non respect de l'échelle hiérarchique et j'en passe et des meilleures...   
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Voilà j'ai reçu aujourd'hui la lettre de la confédération m'informant que je réponds aux critères de victime selon la loi. Il aurait été un peu fort de café que ce ne soit pas le cas et j'aurai sans doute fait recours. 
 Mes frères et sœurs de même. En fait, tous les enfants placés dans la maison d'enfant les Pitchounets à Combremont-le-Petit l'ont été et tous ont fait la demande. 

Ce dossier est donc maintenant clos. 
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Ça veut dire que vous recevrez le dédommagement? Ou bien ça va encore traîner?
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Encore quelques semaines, voir mois, mais j'ai l'assurance écrite que oui, je vais toucher cette compensation. J'ai déposé ma demande en septembre 2017, il y a presque deux ans. 
Je suis reconnue victime au sens de la loi, d'injustices et de souffrances qui ont eu un impact dans ma vie.
Comme si la vie était juste et exempte de souffrances. 
Quand je vois comment sont traité les migrants et en particulier les enfants, je trouve très injuste d'être ainsi privilégiée.
Il n'y a aucune reconnaissance de notre résilience. Pas un mot et cette somme n'est pas une réparation mais une compensation. Ce qui est différent. 
Reconnaître la résilience aurait été une forme de réparation. 



Gardez la malicieuse jeunesse qui court les yeux émerveillés au-devant du monde et qui de tout, de la fleur comme du jardin, d’une miette comme de tout le festin, de peu, de rien, comme de beaucoup, tire la même joie. »

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