Il y a un mois nous avions demandé un réseau afin de faire connaissance du nouvel infirmier chef, et de la nouvelle cheffe de service. Nous avions précisé quelques points des soins palliatifs, non on ne pèse plus BM on ne lui prend plus la pression, elle ressens ces examens diagnostiques comme invasifs et douloureux pour elle et cela ne sert à rien. On ne va pas prendre de mesure pour contrer l'inéluctable.
Un mois plus tard, rien n'a changé au niveau des sous-vêtement. Nous avions décidé de concert de passer à des culotte filet, plus légères, plus adaptée à son incontinence. Mais j'en suis toujours à laver des sous vêtement très souillés… il faut donc revoir la cheffe de service refaire le point, et remettre la compresse si je puis dire.
Il faut prendre des décisions concertées avec le personnel des soins , mais il est de notre devoir de veiller à la mise en œuvres des décisions prises de concert. Cela à beau être des professionnels de la santé, si la famille ne surveille pas du coin de l'œil ce qui se passe, les choses n'avancent pas. Il y a beaucoup d'intérimaires, des vacances, des congés et Bm n'est pas toute seule. Il faut donc prendre soins de ces multiples petits détails qui font que sa vie est encore possible et sereine.
J'en ai profiter pour reparler du nounours.
BM a une petit ourson qui lui sert d'objet transitionnel. Le personnel n'est absolument pas formé à ce type d'accompagnement, tout le monde se repasse la patate chaude.
- voir avec l'animation
- faut avoir à avec son aide de référence (en congé)
- mais on le lui pose sur sa table, ça suffit pas ???
Non ça ne suffit pas. Il faut interagir avec le nounours, le lui placer dans les bras, lui parler et surtout faire entrer Bm en dialogue avec lui. Une des aides sait parfaitement le faire elle suit son intuition, et ça fonctionne: BM est plus souriante, plus détendue…
Je rappelle donc à celle du jour comment et pourquoi le faire. Elle me regarde avec des yeux ronds.
BM n'est pas une enfant, ce nounours est un média entre elle et les autres, son environnement, quand elle lui donne des gifles c'est qu'elle ne se sent pas bien, quand elle le serre sur son cœur, c'est qu'elle a besoin de tendresse, elle le caresse et lui murmure des mots sans suite à l'oreille, c'est un vrai plus pour elle dans sa démence. Alors interagir avec le nounours, c'est communiquer avec elle de manière compréhensible.
A un " viens nounours, on va au toilette !" Bm dit: - moi aussi ! Et hop la voilà prête à se lever pour y aller. alors qu'une aide vient et lui dit direct, on va passer par les toilettes, bm se renfrogne, et ne fait absolument rien pour aider…
Gardez la malicieuse jeunesse qui court les yeux émerveillés au-devant du monde et qui de tout, de la fleur comme du jardin, d’une miette comme de tout le festin, de peu, de rien, comme de beaucoup, tire la même joie. »
