En discutant avec Fille Aînée, nous parlons des youtubeuses que nous suivons plus ou moins régulièrement. Fille Aînée suit une modeuse qui défend la liberté de s'habiller comme elle l'entend, jeans troués et décolleté profond, minijupe, le total look noir, à plus de 40 ans. J'écoute ce qu'elle me dit et lui dit que question apparence, je préfère de loin autre chose: l'élégance et les codes qui la régissent que je connais assez mal.
Je lui dis que je suis une chaîne sur les bonnes manières et d'élégance vestimentaire, cet art de vivre et de s'habiller qui fait référence à la culture française, et l'art de prendre soins des autres, de ne pas les heurter et de respecter leur existence. Et là, j'ai droit à un regard et des paroles polies certes, mais d'extrême mépris pour cette ringardise extrémiste.
Je veux bien assumer ma ringardise, mais enfin, chacun chez moi s'exclame devant une table joliment décorée adore recevoir des cartes de vœux, un coup de fils ou des présents d'invitation ! Je n'ai pas l'impression d'en faire trop quand je sers le thé ou le café au salon dans une tasse et une sous-tasse ?! Que j'utilise plus volontier des serviettes en tissus, quand j'ai des convives à ma table, que des serviettes en papier etc , etc.
Devrais-je me montrer rustre pour ne pas mettre mon interlocuteur mal à l'aise car il n'en maîtrise pas les codes et les usages ? On connait tous cete image du chef d'état buvant son rince-doigts et la reine d'Angleterre faisant de même pour ne pas le mettre mal à l'aise.
Je suis frappée par le fait que ma belle-fille les règles et usages un tant soit peu quand ma fille qui a été éduquée dans ce cadre, à tout jeté aux orties ! Je le vis un peu comme un échec personnel, alors que c'est un choix, le sien. Couverts mis n'importe comment, nivellement des expressions par le bas, parfois langage olé olé (putain, fait chier!) quand à ses tenues, c'est parfois limite ( mini, avec de bon jambonneaux, on voit sa lingerie intime, transparence un peu osée). Comme je suis sa maman, je ne peux rien dire, si ce n'est que je valorise fortement ce qui va bien ( Merci le cours Profamille).
Si je parle de bienséance et de conventions de savoir vivre de base, on me répond (pas seulement Fille Aînée d'ailleurs) que c'est élitiste, que les gens se sentent jugés, voir humiliés. Je ne crois pas pourtant humilier qui que ce soit en servant une dame avant un monsieur, ma feue BM en premier car la plus âgée, en tenant une porte ou en aidant un caddie à entrer dans une ascenseur. De plus je m'abstiens de faire la moindre remarque si je suis invitée.
Pour moi ces règles minimales sont une attitude du cœur avant d'être le résultat d'un apprentissage, ou d'une éducation.
Pour l'anecdote.
Par deux fois, la connaissance et la pratiques de ces règles m'ont valu d'être mieux payée dans le cadre professionnel. Une fois chez les Sœurs de St-Loup ou de femme de ménage, je suis passée sans transition à celle de gouvernante de maisonnée (service hôtelier de 150 chambres, salle à manger, service postal, et buanderie, répartition et organisation des stocks et du personnel sous mes ordres ( j'avais alors 18 ans !!!) je l'ai fait pendant 8 mois jusqu'au retour de la sœur très accidentée qui occupait ce poste et mon salaire avait triplé à l'époque.
La deuxième fois j'étais, nounou temporaire chez des diplomates consulaires de l'ONU à Jussy, canton de Genève. Là encore on a augmenté mon salaire, je devais venir prendre le café avec les maîtres de maison y compris lors des réceptions. Pourtant j'était toute jeune je n'avais que 22 ans.
Gardez la malicieuse jeunesse qui court les yeux émerveillés au-devant du monde et qui de tout, de la fleur comme du jardin, d’une miette comme de tout le festin, de peu, de rien, comme de beaucoup, tire la même joie. »