En me baladant au bord du lac, je ramasse les tessons de bouteilles, et suis toujours à l'affût de ce qui se trouve parterre. Je fait des dessins avec les coquillage sur des pieux de ponton, ou sur les murets en alternant côté blancs et côtés colorés, œuvres éphémères seulement pour le plaisir de les faires et de les laisser pour d'autres. Une jolie manière de prendre conscience du lieu où je suis là et maintenant.
En cherchant des yeux des tessons, je suis tombée à plusieurs reprises sur ça
des pinces d'écrevisse rejetées par les vagues. Je pensais les écrevisses en eau profonde… je n'ai pas trop envie de me balader sur les fonds pieds nus si de si charmantes bestioles s'y promènent aussi
.
Je les ai trouvées cet après-midi en me baladant entre Denges et Préverenges.
Des enfants jouent dans l'eau et les corps se dénudaient sur la plage. Je me suis souvenue avec émotion que mes enfants aussi jouaient dans une eau à 12°, le dernier plus que les deux autres
- ça va ? As-tu froid lui demandais-je souvent
-l'eau est froide, mais ce n'est pas grave avais-je en retour…. Il ne sortait que les lèvres bleuies et claquant des dents, la voiture au soleil aidait bien au réchauffement du petit bonhomme… Les enfants sont allés au lac en culotte qu'on enlevait dans la voiture, il y avait souvent un linge de bain dans le coffre qui servait tout à la fois de drap de bain de couverture de pique-nique, ou de couverture pour piquer une petite sieste un bout roulé comme un coussin. J'ai repassé tous ces souvenirs en regardant des mômes construire des châteaux de sable et patauger dans 60cm d'eau n poussant des cris stridents.
Gardez la malicieuse jeunesse qui court les yeux émerveillés au-devant du monde et qui de tout, de la fleur comme du jardin, d’une miette comme de tout le festin, de peu, de rien, comme de beaucoup, tire la même joie. »
