Quand je touche du papier profondément, je touche un nuage. Si nous regardons dans la nature du papier, que voyons-nous ?
Nous pouvons d'abord voir un nuage.
Parce que sans nuage, il n'y aurait pas de pluie, et les arbres ne pourraient pas pousser. (...)
Et qui y a t'il encore ?
Il y a du soleil, parce que sans soleil les arbres ne pourraient pas pousser,
Et il y a aussi la terre...
Ainsi, il est possible de dire que le nuage et la feuille de papier "inter-sont".
Thich Nhat Hanh
Bel exercice de pleine conscience et de la complexité des interdépendances de notre univers... Il est vrai que lorsque j'ai eu le privilège de découvrir les moulins à papier de Pernes-Les-Fontaine dans le midi de la France, j'ai pris conscience de ce support autrement. Non seulement comme le résultat du travail de l'homme , mais dans la qualité des fibres ( lin, chanvre, bois). une conscience aigüe de ce que nous lui devons en terme de connaissance collective et individuelle. Depuis, avec le scrapbooking, je suis encore plus attentive à la longévité des papiers employés. A la bibliothèque de St-Gall aussi , cette conscience du support qui a permis de garder des ouvrages du 13em et des incunables, m'a frappé.
Nous sommes dans une génération numérique, le papier tend à disparaître qu'adviendra t'il de la somme de connaissances numériques dans plusieurs siècles ?
Au-dela de ces pensées très terre à terre, ce qui m'interpelle, c'est la clarté de l'auteur, sa poésie, sa pleine conscience devant somme toute, un bout de papier... J'ai encore des progrès à faire...
Gardez la malicieuse jeunesse qui court les yeux émerveillés au-devant du monde et qui de tout, de la fleur comme du jardin, d’une miette comme de tout le festin, de peu, de rien, comme de beaucoup, tire la même joie. »